Les méandres de mon écriture

le 26-01-24 20:48

Je ne sais pas vous, mais écrire est comme un jeu, un jeu initiatique, en tout cas pour moi.
J’ai fait comme tout le monde, je me suis lancé pour mon premier la fleur au fusil. Il n’était pas trop mal, mais… non, je ne peux pas dire ça. C’était un premier roman amusant à écrire et pourtant totalement imparfait (un doux euphémisme parce que je suis gentil avec moi même, les « autres » se sont déjà chargés de mon cas alors pas la peine que j’en rajoute).
Fort de cette expérience, j’ai décidé de me perfectionner.
Et là je suis tombé dans la spirale infernale, j’ai pris la mesure de l’ampleur des dégâts, j’ai douté de moi et de mes outils.
De moi, c’est vite passé, je suis amoureux du futur, pas du passé.
Pour les outils c’est une autre histoire, surtout les nouveaux outils. Ils apparaissent toujours mieux que les précédents, mais toujours moins bien que les suivants. C’est bête à dire, mais il vaut mieux en être conscient.
J’applique donc ma « méthode statique pour un an au moins ». Cela veut dire que je choisis et ne bouge plus avant d’avoir fait le tour de toutes les options ou de m’apercevoir qu’il y a un problème ou une limitation énervante. Exit la veille technologique. Cette illusionniste est chronophage et ne permet jamais de devenir meilleur.
J’ai donc commencé par l’outil pour écrire. Exit les Word et autre OpenOffice. La recherche m’a mené sur Scrivener. Pas de débat ici, chacun choisit comme bon lui semble.
Et puis très vite, je devais trouver un compagnon d’orthographe. Il faut bien assumer ses limites, je ne pouvais pas me payer les services de corrections.
Allez hop, deuxième choix, antidote, fidèle Sancho Panza de mes tourments d’écriture. Bon je reconnais que trouver les bons paramètres m’a joué quelques tours (et permit de récolter de très mauvais commentaires quant à l’utilisation de l’orthographe réformée…)
Me voici donc lancé sur ma deuxième création. Que du bonheur et de fierté. Mais je l’ai écrit sans prétention avec l’histoire dans ma tête, un numéro d’équilibriste dangereux pour une histoire légère.
Ça a marché.
Je le disais, c’est un jeu ! Alors pour le numéro trois, j’ai utilisé quelques options qui m’ont permis de ne pas me perdre dans l’histoire, celle-ci était plus compliquée. Cette fois-ci, j’ai introduit une nouvelle règle, celle du cœur. J’y ai mis ma vision de la société, dégout, horreur ou bonheur. Sans limite, sans réfléchir.
Ça a marché.
À cet instant je me suis rendu compte le jeu demandait d’aller encore plus loin, que je teste davantage mes capacités. L’heure venait de la grosse artillerie.
Pour ce quatrième, je me suis entouré d’un tas de bêta-lecteurs et lectrices, d’une correctrice relectrice et de promo. J’ai sorti le grand jeu.
Oui, c’est toujours un jeu, je rappelle.
Et là… le drame, le râteau, la gamelle, le four, le flop. Le livre n’a pas plu, j’ai perdu tout le monde avec une histoire alambiquée mélangeant les thèmes.
Difficile de ne pas se remettre en cause après ça.
La faute à qui ? Mon histoire ? Mon écriture ? Mon orthographe ? Ou juste moi et ma tête ?
Le doute rentre de nouveau dans le jeu.
Il y a, à dispo partout sur le net, des tas de conférences, de leçons, de conseils et autres routines préformatées par des personnes littéraires ou non. J’en ai regardé quelques-unes, abandonné d’autres, souvent fait ma tête de cochon en exprimant que ces conseils n’étaient pas pour moi, pour finalement en prendre tout de même un petit morceau.
Finalement, une seule m’a servi et je veux la saluer ici, pas tant pour des conseils techniques, mais simplement parce qu’elle m’amenait à réfléchir à mon propre environnement et mes idées, plutôt qu’à la forme (@samueldelage pour ne pas le citer.)
Du côté des outils, je n’avais pas bougé, juste quelques mises à jour bienvenues, je m’y tenais. Ça n’a pas de prix cette stabilité, plus de questionnement, une utilisation fluide et efficace.
Go, je me suis attaqué à mon cinquième, en changeant encore de thème, je n’aime pas écrire toujours la même chose. J’avais le sujet, un peu d’expérience et surtout une envie retrouvée de faire quelque chose de bien.
Une nouvelle règle apparait, pas question d’avoir une horde de « bêta oui oui » qui finalement ne font pas progresser. Malheureusement pas de correctrice non plus, parce que… pas d’argent. (On en revient souvent là.) J’ai choisi cette fois-ci, de travailler avec une seule personne, une amie qui n’hésitait pas à me dire si ça déraillait, et surtout correctrice à ses heures perdues.
Ça en faisait des outils, tout ça, technique ou mental. Je me suis senti invincible à nouveau. Je vous l’ai dit, je vois le futur en rose !
Et ça a fonctionné. Youpi ! Je me suis donc dit que j’avais trouvé la formule.
Voilà que germaient déjà d’autres histoires que je voulais m’empresser d’écrire. On en arrive alors au sixième. Le jeu reprend, avec un nouveau challenge, une histoire compliquée et un besoin d’organisation évident.
Pas question de retomber dans mes travers.
On y est. Vous me voyez venir ? Je n’ai pas l’outil correct pour visualiser cette timeline tordue, et j’ai changé. Je sais que je ne peux pas me lancer là-dedans ainsi. Et surtout, je ne veux pas revenir au temps des chandelles avec des post-it plein sur le mur.
Nouveau départ pour une nouvelle recherche.
Enfin, après des semaines d’installations diverses et de tests, un logiciel a élu domicile sur mon poste : Causality.
C’est un éditeur évolué de script cinéma, mais je ne vais pas m’en servir pour ça, je ne suis pas inspiré par la méthode script. Mais il détient le pouvoir, il offre la publication facile et visuelle d’événements dans une timeline. Top. Exactement ce que je souhaite. Certes, je vais me contenter de la version gratuite et devoir jongler.
Mais me voici paré pour cette nouvelle étape, un nouveau set pour aller plus loin.
My turn to play !
PS : Et si au contraire je devais faire comme pour mon numero deux, juste du coeur à l’ouvrage… Mince je doute encore !

Image par Mystic Art Design de Pixabay