Harry et Pauline : Qui est Harry… ?
Harry est un jeune homme de 25 ans, presque bien sous tout rapport. Grand, brun, ni laid ni beau, ni binoclard, ni boutonneux, pas un bras plus court que l’autre. Il n’a pas de gros défaut, enfin pas apparent.
Harry a juste un petit problème. Il est considéré comme haut potentiel, un surdoué comme on dit classiquement.
Sauf que voilà… quand on est comme lui, la société ne vous fait pas de cadeau. Soit elle profite de vous en plaçant ses plus grands espoirs en vous, vous avez intérêt à suivre, à être dans le rang. Soit… vous vous enfuyez et refusez toute forme de contrainte.
Et devinez quelle voie a choisie Harry depuis le plus jeune âge.
Donc nous voilà en présence d’un jeune homme, qui travaille, gagne plutôt bien sa vie, habite un appartement sympa et pourrait avoir une existence débordante d’activités sympas, entouré d’un tas d’amis ou d’amies sympas. En factorisant comme il dit : sympas (amis, appart, activités).
Pourtant depuis son plus jeune âge, il se sent différent. Il ne le comprenait pas quand il était petit, mais il détestait l’école. Pour lui le rabâchage permanent de choses évidentes était insupportable. Il savait lire avant tous les autres, parlait avant tous les autres, et tout ce qu’on lui expliquait était immédiatement imprimé dans son jeune cerveau. Alors, pourquoi passer des jours entiers à ressasser les mêmes exercices ?
Puis petit à petit il s’était senti à l’écart, le premier de la classe par dépit. Et ça, ça le rendait encore plus méprisable aux yeux de certains. Le plus fort sans effort.
À l’adolescence… Bingo ! C’était le moment de faire les pires âneries pour s’intégrer. Il savait en inventer plus que de raison au grand désespoir de ses parents, mais au plus grand plaisir de ses nouveaux camarades.
Petit à petit, écrasé par la machine de l’éducation puisqu’il ne rentre pas dans les cases, il rate tous ses examens un à un, considérant que retenir et recracher par cœur des cours entiers n’apportait rien dans la vie, si on ne comprenait pas ce qu’on disait. Et en plus pour bien apprendre, il fallait que ce soit intéressant.
Et naturellement, finissant en échec scolaire sans son sésame de bachelier, il finit par oublier ses passions de musique et de dessins et se réoriente pour l’informatique qu’il décidait d’ingurgiter seul.
Les petits boulots ne lui étaient pas insupportables, il les faisait toujours en essayant d’en améliorer les conditions, mais ça ne plaisait jamais bien sûr.
Désormais, il exerçait ce métier sans difficulté, écrasé par des supérieurs entichés du sacro-saint « sans diplôme vous n’êtes rien ». Il changeait d’ailleurs d’entreprise lorsque l’occasion se présentait.
Ses relations de lycée ayant disparu, il peinait à se faire de nouveaux amis, voir il n’y arrivait pas. Parfois il y mettait du sien, mais la mayonnaise retombait trop vite. Et parfois… non ! Il préférait rester solitaire.
Ses amours ? Pas inexistantes, mais il se sent toujours seul, même si certaines sont éperdument amoureuse de lui.
Sa famille ? Un frère avec qui il garde des liens très forts. Celui-ci peut tout se permettre, tout lui dire, et malgré ce qu’Harry peut contester, il l’écoute. Ses parents il ne veut plus en entendre parler, il n’a jamais été d’accord avec eux, et eux ont constamment tenter de le contraindre pour qu’il rentre dans ce fameux moule, celui-là même qu’Harry dénonce comme stupide et effrayant. Il a encore un grand-père en EHPAD, et se déplace de temps pour lui rendre visite, un des derniers maillons familiaux qui lui rappelle qu’il n’est pas orphelin.
Et voilà, il en est là. Vingt-cinq ans, pas méchant, mais les autres le trouvent… embarrassant, et ça, c’est le terme gentil !