Ils couraient côte à côte depuis cinq minutes déjà sans se demander s’ils étaient fatigués ou non, et plus ils avançaient plus ils sentaient l’ambiance s’alourdir. L’affolement paraissait gagner la population. Comme une ruche en ébullition, tout le monde était dans la rue. On n’en était pas encore aux scènes de pillage, mais le débordement ne semblait pas loin.
— Pourquoi ?! Pourquoi ils sont comme ça ! Tu ne crois pas qu’on a raté une info ? OK la guerre est déclarée, mais elle n’est pas à notre porte quand même.
— Pour tout t’avouer, je n’ai pas tout compris à ce que m’a dit Kate tout à l’heure. Ça coupait sans arrêt.
Paula montra du doigt la rue qui remontait à droite, puis fit une pause de quelques secondes aussitôt suivie par David.
— On se sépare, je vais prendre par l’arrière, il y aura moins de monde.
Plus loin devant eux un bruit assourdissant de vitre brisée leur revint comme une claque. Ils apercevaient une foule qui arrivait vers eux au rythme du pas de charge.
David regarda Paula pour lui faire signe.
— OK je t’accompagne, on fonce au centre récupérer ton fils et on file chez moi.
Alors qu’ils s’apprêtaient à repartir, Paula le retint par le bras.
— Attends !
La masse qui s’avançait était étrange. Ils avaient l’impression que les enfants couraient devant alors que les adultes suivaient avec peine dernière.
— Cherche pas on y va.