(ce petit texte de mes angoisses, a été écrit 10 mois avant le premier confinement... Finalement c'est bien d'être confiné !)
Et voilà, c’est reparti !
Difficile de se remettre dans le bain, lorsqu’on s’est arrêté longtemps pour cause de maladie.
Et il y a notamment une chose qui m’a sidéré. Je ne m’y attendais pas, mais reprendre les transports pour atteindre une grande ville de travail tient de la gageure, de l’effort surhumain !
J’avais oublié cette folie à laquelle je participais toutes ces années auparavant.
Ça commence par la voiture pour faire 15 kms vers la gare. Les routes de campagnes sont désormais peuplées d’imbéciles comme moi qui ont fui la cité, mais doivent y revenir tous les matins. Les voitures sont à touche-touche et en mode rapide ce qui ne me convient pas !
Oui c’est ça, klaxonne et double andouille…
Je stresse.
Après découverte d’un monde dingue sur le quai de gare. On est de plus en plus et pas assez de train, souvent en retard voir annulés.
Puis viens le moment un peu calme (tout relatif), quelques dizaines de minutes de tangage et de tactac-tactac qui berce.
Puis… la folie, l’arrivée dans cette gare de grande ville, non de très grande ville.
Une effervescence à laquelle je suis totalement déshabitué
Ce hall de gare est une fourmilière incroyable vu l’heure de pointe, où on n’a pas le droit de marcher, mais uniquement de courir.
J’angoisse.
Enfin la sortie sur une esplanade, pire que pire. Je découvre un spectacle son et lumière de Tetris géant où chacun essaie d’évoluer, où s’enlacent vélos, trottinettes, piétons et bien sûr voitures.
Je suis ébahi, j’avais oublié.
Pour finir, je me fais bousculer deux fois. Je peux lire sur les visages de ces rencontres inopportunes « Oh, un obstacle, je ne l’avais pas vu ».
Je marche droit devant afin de me sortir de tout ça et j’atteins enfin un endroit plus calme.
Je me laisse gagner par cette forme d’oppression terrible qui m’envahit, au point de ralentir mon pas et de presque m’arrêter au coin de la rue !
Suis-je devenu agoraphobe ?
Je suis essoufflé, presque terrorisé.
Mon Dieu, je ne veux pas remettre le doigt dans cet engrenage !
Et pourtant… il va falloir.